Merci à Jean-Pierre G. (section des jaunes) pour ce rappel à l'ordre !

En effet, comment construire un tel site sans que ne soit évoqué notre saint patron Eloi !

Quelques mots donc sur les origines du Matériel...

De tout temps, il a fallu des organismes particuliers pour assurer le transport et l'entretien des engins de guerre, toujours plus nombreux et plus complexes.

Dès 1671, les premières compagnies d'ouvriers furent rattachées au régiment de fusiliers du Roi.
 
Avec les guerres incessantes de l'époque, Bonaparte créa et organisa en 1800 le train d'artillerie, articulé en 8 bataillons.

Jusqu'en 1940, différents organismes furent responsables du bon fonctionnement des matériels.
 
Après la défaite de juin 1940, le décret-loi du 25 août porte constitution « de corps des cadres civils » au département de la guerre avec pour rôle de préserver le maximum de matériels possibles à l'issue des « commissions d'armistice ».

Dès 1943, en Afrique du Nord, l'équipement du Corps expéditionnaire français en matériels modernes et mobiles nécessite, pour son soutien, la mise sur pied d'un Service du Matériel. Les premières unités (compagnies de réparation divisionnaires, compagnies magasins, compagnies munitions) sont créées et prennent part aux campagnes d'Italie et de France.

A l'issue de la Seconde Guerre mondiale le Service du Matériel reprend à son compte les anciens « parcs d'artillerie » doublant ainsi d'un aspect territorial, l'aspect opérationnel des unités de soutien. Ces dernières vont confirmer leur esprit de corps, leur originalité et s'adapter à toutes les situations : Indochine et Algérie.

De 1966 à 1970, le Matériel élargit progressivement son champ d'activité à tous les matériels de l'armée de terre par une fusion successive avec les services frères d'Outre-mer (1966) et des Transmissions (1969).

Le statut d'Arme lui est donné en 1976, les attributions et l'organisation fixées depuis, font du Matériel le responsable de la gestion des matériels de l'armée de terre.

Saint-Eloi : Patron du Matériel.

Dès la naissance du Matériel, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nos anciens ont dû choisir un Saint-Patron.

Saint-Eloi a été retenu non seulement pour ses qualités de probité, d'amour du travail bien fait, d'acceptation sans réserve des responsabilités, mais aussi parce qu'il était déjà le Saint-Patron de nombreux artisans dont la profession est liée au travail des métaux (orfèvres, forgerons, chaudronniers, horlogers, mineurs, monnayeurs, serruriers, loueurs de voitures, vétérinaires, maréchaux-ferrants, carrossiers, fermiers, valets de ferme...).

Or, une grande part des activités du Matériel est centrée sur la mécanique et ses dérivés. Il était donc normal qu'il soit adopté.

Qui était donc Saint-Eloi ?

On situe la naissance de Saint-Eloi en l'an 588, a Chaptelat, au nord de Limoges. Il naît dans une famille paysanne gauloise, de conviction libre, teintée de culture latine.

Adolescent il est placé comme apprenti orfèvre dans l'atelier monétaire de Limoges. Eloi s'engage ainsi dans le métier le plus prometteur de l'époque. Il ne manque ni de talent, ni de fierté.

Il est déterminé à quitter sa province natale et rejoint Paris où il entre au service de l'orfèvre du roi Clotaire II. Le roi lui envoie un jour de l'or pour ciseler un trône. Il en fabrique deux au lieu d'un, ayant eu de l'or en trop et ne voulant point se l'approprier. Le roi est si édifié qu'il le nomme son « Grand Monétaire », comme s'appelait autrefois l'officier royal chargé de frapper les monnaies. Dans cette charge, il fait preuve d'une grande honnêteté et de dons artistiques évidents et peu à peu, il devient conseiller du roi, non sans faire de jaloux parmi l'aristocratie mérovingienne.

En 629, alors qu'Eloi atteint sa 4e année, le roi Clotaire II meurt. Son fils Dagobert lui succède. Surnommé le « Salomon des Francs », celui-ci ne prend aucune décision importante sans consulter Eloi. Il lui permet de prier et de faire autant de bien qu'il veut, notamment de racheter des prisonniers, d'affranchir des esclaves, de fonder des monastères (Solignac, en son pays limousin, Paris). Dans ses moments libres, l'ancien orfèvre cisèle de belles chasses pour Sainte-Geneviève, Saint-Martin et d'autres saints de la Gaule.

«... Quand Dagobert mourut, le diable aussitôt accourut »...

Le grand Saint-Eloi lui dit : O mon roi ! Satan va passer, il faut vous confesser.  «... Hélas ! dit le bon roi, ne pourrais-tu mourir pour moi ? ».

Grand argentier, intermédiaire privilégié entre le roi et l'église, Eloi voit ses responsabilités s'étendre aussi au domaine diplomatique.

En 640, deux ans après la mort de Dagobert, Eloi est nommé évêque. Il sort souvent de son diocèse de Noyon et voyage à travers le royaume pour assister à différents conciles, en particulier celui de Chalon-sur-Saône en 647, qui condamne l'esclavage.

Il travaille à la conversion des Frisons, ses diocésains du Nord ; il continue à fonder des abbayes (Noyon, Tournai, Saint-Quentin) et à se faire aimer.

Son accession à l'épiscopat ne l'a pas éloigné des affaires du royaume. Il demeure le conseiller très écouté de la reine Bathilde, la femme puis la veuve de Clovis II.

Ses prédications visent la conversion des peuples de son diocèse. Eloi adresse chaque jour des avertissements à ses ouailles. Il se montre infatigable à les exhorter par de salutaires instructions. Animé d'un zèle ardent pour la vérité, « il avait à coeur d'exposer au peuple ce qu'il pratiquait lui-même avec une foi vive » (Saint-Ouen).

Quand Eloi meurt à Noyon, dans sa 71e année, on voit arriver dans sa ville une grande multitude de personnes.

Celui qui se disait « serviteur des serviteurs de Dieu », appellation adoptée depuis par les Papes, fut « canonisé » selon la coutume du temps, c'est-à-dire sur l'initiative du peuple chrétien, mais avec la sanction des évêques. Son nom rappelle une vie de travail, de vertu militante, de services rendus à l'humanité et aux arts.

Chaque année, le Matériel célèbre son Saint-Patron au jour anniversaire de sa fête, le 1er décembre.








 
 



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